Documents, Edito

Nous vous accusons !

Répondez à notre questionnaire-pétition pour un centre de santé publique sur notre territoire Sud-Yvelines ! Faites comme les 950 personnes qui l’ont signé ! C’est important et c’est facile ! Faites le signer autour de vous ! Cliquez sur l’onglet « Pétition » ci-dessus ou bien utilisez le flash code ci dessous avec votre téléphone portable :

Nous publions ci-dessous un appel de multiples associations et organisations :

Nous personnel-le-s et usager-ère-s de la santé, du social et du médico-social, nous vous accusons !

Vous, Emmanuel Macron et les gouvernements précédents, d’avoir mené des politiques mettant désormais en péril la santé de la population, dans toutes ses dimensions, physique, psychique et sociale.

Nous vous accusons d’avoir fait dangereusement progresser les déserts médicaux. Ainsi, 15 millions de personnes n’ont plus accès à un médecin traitant et les délais d’obtention d’un rendez-vous chez un spécialiste ou un paramédical, orthophoniste, kiné… s’allongent indéfiniment

Nous vous accusons d’avoir multiplié les obstacles financiers à l’accès aux soins : dépassements d’honoraires qui atteignent 3,5 milliards d’euros en 2021, franchises médicales, forfaits, restes à charge, remise en cause de l’AME pour les sans-papiers. Avec pour conséquence 30% des personnes qui reportent leurs soins et une forte progression des tarifs des mutuelles.

Nous vous accusons d’avoir organisé la casse de l’hôpital public, comme l’ont révélé la crise covid et la crise des Urgences :

  • Suppressions massives de lits (4100 en 2021 en pleine pandémie), fermetures de services d’accueils d’urgence, de maternités, de centres d’IVG, démantèlement des hôpitaux de proximité vidés de la plupart de leurs activités, ayant abouti à priver des territoires entiers d’accès aux soins hospitaliers
  • Destruction du secteur psychiatrique public ne permettant plus la continuité des soins psychiques en hospitalisation et en ambulatoire
  • Concentration des établissements sanitaires et sociaux, privatisation et marchandisation rampante
  • Etranglement financier et gestion de l’hôpital comme une entreprise de production, dont la tarification à l’activité (T2A) est la signature

Nous vous accusons d’avoir institué des politiques managériales génératrices de souffrance pour les personnel-le-s, non reconnu-e-s, maltraité-e-s, contraint-e-s à la démission, et de faire preuve de mépris vis-à-vis de ces métiers féminisés sous-payés du soin et de l’accompagnement.

Nous vous accusons de mettre en œuvre une déshumanisation du soin, de l’accompagnement médico-social et social, par une protocolisation à outrance et des pratiques inadmissibles et dégradantes d’isolement et de contention qui se multiplient en psychiatrie mais aussi dans les EHPADs et dans d’autres secteurs de soins.

Nous vous accusons d’avoir fait le choix de l’austérité budgétaire conduisant à une insuffisance criante de soignant-e-s et de personnel-le-s dans tous les secteurs de la santé du médico-social et du social.  

Nous vous accusons de carences graves dans les politiques d’accompagnement et de soins des personnes en perte d’autonomie, à domicile et en institution comme le scandale Orpéa l’a encore démontré.

Nous vous accusons d’inaction coupable face aux pénuries de médicaments, aux prix scandaleux exigés par les laboratoires pharmaceutiques qui ponctionnent la Sécurité Sociale, aux scandales sanitaires.

Nous vous accusons d’avoir laminé la médecine préventive à l’école et au travail, supprimé les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et d’avoir abandonné une authentique politique de prévention sanitaire (malbouffe, maladies professionnelles et accidents de travail, pollution de l’air, pesticides, pollutions industrielles, pandémies, filtration de l’air intérieur, …).

Nous vous accusons d’inaction coupable face aux inégalités sociales de santé.

Nous vous accusons d’avoir considérablement affaibli la Sécurité sociale par des exonérations récurrentes de cotisations sociales pour les entreprises.

Nous vous accusons de conduire des politiques sociales déshumanisantes, maltraitantes envers les populations et les personnel-le-s de la santé du social et du médico-social, d’avoir oublié qu’une politique de santé et de prévention se bâtit avec les populations.

Personnel-le-s et Usager-ère-s, mobilisons-nous tou-te-s ensemble, pour contrer ces politiques et porter nos exigences :

  • D’un accès aux soins et à un accompagnement social pour toutes et tous sur tout le territoire sans discrimination financière, géographique, culturelle, numérique, sociale, de genre, d’origine et de situation administrative.
  • De la suppression des dépassements d’honoraires, vers la suppression des restes à charge.
  • D’un Service public de santé de premier recours sur tout le territoire avec ouverture de centres de santé pluriprofessionnels, pour permettre une répartition des professionnel-le-s de santé en fonction des besoins.
  • D’un Service public hospitalier présent sur tout le territoire, répondant à l’ensemble des besoins de la population.
  • De réouvertures de lits, de services, d’hôpitaux de proximité, de maternités, de centres d’IVG… partout où cela est nécessaire, selon les besoins définis par les professionnels (médecins ou non), les usager-ère-s, associations, élu-e-s…
  • D’un accès direct à un service d’urgence à moins de 30 minutes.
  • Du retour à une réelle politique de secteur en psychiatrie.
  • D’un arrêt des fermetures de lits et de services.
  • De la définition d’un nombre maximum de patient-e-s par soignant-e et par activité, co-élaboré avec les équipes soignantes et les usager-ère-s
  • D’un plan de formation à la hauteur des besoins, de l’instauration d’un pré-salaire étudiant, de moyens octroyés immédiatement pour ouvrir les places nécessaires dans les écoles et universités.
  • De recrutements à la hauteur des besoins, co-évalués par unité avec les personnel-le-s, usager-ère-s, dans tous les établissements sanitaires et médico-sociaux
  • De la reconnaissance des professionnel-le-s de santé par des mesures salariales et statutaires prenant en compte l’engagement, la responsabilité, la formation et la pénibilité.
  • De la participation effective aux décisions des personnel-le-s, de toute catégorie, de santé, du social et du médico-social, et des usager-ère-s.
  • De la reconnaissance du médicament comme bien commun, et non comme marchandise, pour permettre un accès au meilleur prix.
  • De la reconquête et du renouvellement de la Sécurité Sociale, avec un 100% Sécu, un financement à la hauteur des besoins, le retour à une gestion par les représentant-e-s des usager-ère-s et assuré-e-s sociaux.
  • De la sortie de la gestion marchande du système de santé et de la politique d’austérité imposée par l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie), avec son enveloppe fermée qui empêche de répondre à la satisfaction des besoins.
  • D’une modification de la loi de finance de la Sécurité Sociale dans l’urgence, dès 2023, et d’une augmentation des budgets.

Il y a urgence à défendre le droit à la santé, à l’accès aux soins, à l’accompagnement social et à une protection sociale de qualité pour tous et toutes, c’est une exigence d’égalité ! 

Personnel-le-s, Usager-ère-s, participons nombreux-ses aux initiatives portant ces propositions et revendications et en particulier 

  • Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, 
  • Dans la semaine du 7 avril journée mondiale de la santé,
  • Le 13 mai la manifestation nationale pour les services publics à Lure.

Premiers signataires :

Syndicats : Fédération CGT Santé Action Sociale, Fédération des Orthophonistes de France, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fédération Sud Collectivités territoriales, Fédération Sud Education, Fédération Sud Santé Sociaux, Solidaires, SUD Chimie Sanofi Montpellier, Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé-FSU, Syndicat de la Médecine Générale, Union Fédérale Médecins Ingénieurs Cadres Techniciens-CGT Santé Action Sociale, Union syndicale de la psychiatrie,

Associations et collectifs : Act Up Sud-Ouest, Association des Médecins Urgentistes de France, Appel des appels, Association ETM46, Association nationale des sage-femmes orthogénistes, ATTAC, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception, CapitalExit, Cerises la coopérative, Collectif CIVG Tenon, Collectif National Droit des Femmes, Collectif antisanofric, Collectif Inter-Urgences, Comité Ivryen pour la santé et l’hôpital public, Comité de Vigilance des Services publics de Haute-Saône, Confédération internationale solidaire et écologiste, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Europe solidaire sans frontières, Femmes égalité, Fondation Copernic, La santé n’est pas une nmarchandise, LaSantéUnDroitPourTous, Le fil conducteur psy, Médicament bien commun, People’s Health Movement France, Planning familial du Val de Marne, Printemps de la psychiatrie, Printemps du CARE, Résistance sociale, Stop précaritéAvec le soutien des organisations politiques : ENSEMBLE!, Europe-Ecologie Les Verts, Génération.s, Gauche écosocialiste, France 

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100 signatures pour un centre de santé récoltées en un après-midi !

Notre collectif très mobilisé a organisé, samedi après-midi, une distribution de notre journal et la signature de notre pétition réclamant la création d’un centre de santé sur notre territoire du sud Yvelines, à l’entrée du magasin Leclerc de Rambouillet.

Nous remercions la direction de l’établissement de nous avoir permis de nous installer dans les 2 sas d’entrée du magasin nous mettant à l’abri des intempéries.

Nous avons récolté plus de 100 signatures dans l’après-midi ! C’est un événement qui en dit long sur la vive inquiétude des habitants devant la pénurie de médecins de ville sur notre territoire. Nous recevons quotidiennement par la poste ou par mail, plusieurs pétitions. Nous nous approchons rapidement des 1 000 signatures qui représentent environ 2 000 personnes.

Nous appelons les décideurs locaux à prendre leurs responsabilités et à s’engager dans le processus de création d’un tel centre de santé qui, rappelons-le rassemble des médecins salariés, statut qui est plébiscité par les jeunes médecins mais qui intéresse aussi des médecins plus âgés pour qui la charge d’un cabinet libéral est trop lourde !

Nous continuerons cette mobilisation sachant que les lignes bougent quand les gens s’en mêlent !

Vous pouvez signer cette pétition directement sur notre site.

Répondez à notre questionnaire-pétition pour un centre de santé publique sur notre territoire Sud-Yvelines ! Faites comme les 950 personnes qui l’ont signé ! C’est important et c’est facile ! Faites le signer autour de vous ! Cliquez sur l’onglet « Pétition » ci-dessus ou bien utilisez le flash code ci dessous avec votre téléphone portable :

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Les « fraudes à la Sécu »

Christophe Prudhomme, médecin urgentiste – l’Humanité le 14/03/023

Comme toujours, la bourgeoisie, relayée par les médias qu’elle contrôle, désigne toujours les pauvres comme les responsables de tous les maux. Ainsi, sur la Sécurité sociale, nous sommes régulièrement abreuvés de reportages sur des abus individuels, certes réels, mais anecdotiques face à la réalité des chiffres.

Désigner des boucs émissaires permet de cacher les véritables profiteurs de ce système, qui sont protégés par le gouvernement. Le bilan pour 2022 présenté par l’assurance-maladie est sans appel. Sur 315 millions d’euros de fraudes détectées en 2022, 75 % proviennent des professionnels de santé et seulement 25 % des assurés. Pour ces derniers, il s’agit principalement d’indemnités journalières ou encore de la CMU, soit en général de petites sommes, pour des personnes souvent à faibles revenus.

En revanche, du côté des professionnels, les montants explosent ces dernières années. Chaque profession a son lot d’individus malhonnêtes. Mais la grande nouveauté est l’apparition d’investisseurs qui ont flairé la bonne affaire en développant de pseudo-centres de santé ophtalmo, dentaire, ou encore des « consultations non programmées », qui facturent des actes inutiles ou non réalisés. Plus grave, certaines de ces structures ont été récemment fermées par les autorités sanitaires pour avoir mutilé des patients, tout en les endettant. Ces dérives étaient prévisibles et les feux verts donnés à ces centres par les ARS constituent un véritable scandale.

Laisser des investisseurs entrer dans ce qu’ils considèrent comme un marché très lucratif devait déboucher sur ces dérives, car leur objectif restera toujours de maximiser le retour sur investissement, c’est-à-dire leurs profits.

Le scandale d’Orpea n’a pas servi de leçon et les libéraux au pouvoir accélèrent leur entreprise de prédation dans le champ de la santé et sur la Sécurité sociale. Il s’agit là d’un des éléments de la stratégie d’ouverture accélérée au marché de notre système de santé, auquel s’ajoutent l’organisation de la pénurie de médecins, le refus de réguler leur installation, la fermeture massive des hôpitaux de proximité, la généralisation des dépassements d’honoraires chez les spécialistes, le développement des Ehpad et des cliniques privées à but lucratif, etc.

Il faut comprendre que tout ceci a été théorisé et organisé par les libéraux depuis les années 1980 avec Thatcher, Reagan ou les tenants du « tournant de la rigueur » en France sous Mitterrand. L’attaque contre notre système de retraite participe de la même logique. C’est pourquoi il est urgent de dire stop en continuant à se mobiliser pour nos retraites, mais plus largement pour défendre notre système de santé et de protection sociale.

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44% des salariés français sont en état de détresse psychologique !

franceinfo – Philippe Duport le 09/03/2023 

Les psychologues d’un cabinet de prévention des risques au travail étudient depuis trois ans l’état de santé mentale des salariés français. Selon l’indicateur qu’ils publient, 44% d’entre eux sont en état de détresse psychologique.

Les psychologues du cabinet Empreinte humaine étudient depuis trois ans le moral des salariés français au travail. Ils ont mesuré leur état de détresse psychologique, qui combine la dépression et l’épuisement et qui peut avoir des conséquences graves comme l’hypertension artérielle, la dépression et les troubles anxieux.

La dernière édition de ce baromètre met en évidence une détresse psychologique en hausse de trois points par rapport à juin 2022, avec 44% des salariés atteints par cet état. Pour 14% d’entre eux, la détresse psychologique est même qualifiée d’élevée.

Les trois quarts des salariés interrogés disent que leur état psychologique est partiellement ou totalement lié à leur emploi. Cependant, huit salariés sur dix disent aimer leur travail, parce qu’ils y apprennent de nouvelles choses, par exemple. Neuf salariés sur dix estiment qu’avoir un travail est bon pour la santé mentale.

Un risque de burn out important

28% des salariés français présentent un risque de faire un burn out, chez 10% d’entre eux, il s’agit d’un risque important. Le cabinet souligne que cela représente deux millions de personnes en risque de burn out sévère. Ces chiffres diminuent par rapport à l’an dernier, mais restent toutefois deux fois plus élevés qu’avant la crise sanitaire de 2020.

Six salariés sur dix pensent que leur état psychologique ne leur permettra pas de travailler jusqu’à la retraite et la quasi totalité des personnes interrogées estiment qu’on devrait améliorer les conditions du travail pour le rendre plus soutenable. 

Christophe Nguyen, qui dirige le cabinet Empreinte humaine, regrette « qu’à l’heure où l’on parle de recul de l’âge de la retraite, on ne parle pas du travail pour le rendre plus durable« . Du reste, le travail semble prendre moins de place dans la vie des personnes interrogées, et une sur deux se reconnait dans le mouvement du « quiet quitting » (la « démission silencieuse » en français), qui consiste à en faire le strict minimum pour conserver son poste.

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Projet fermeture maternités suite…

La publication du rapport VILLE correspond à une pratique bien connue. Un « éminent spécialiste », parisien de préférence et en général proche du ministère à différents titres, passe le message.

Par ce message, toujours orienté vers plus de fermetures au nom de la sécurité, l’auteur tend à faire croire qu’un désert médical est plus sûr que la présence de ces confrères et qu’il vaut mieux fermer plutôt que de les laisser œuvrer.

Cette affirmation est d’autant plus insultante pour les gynécologues et les sages-femmes des maternités réalisant moins de mille accouchements qu’un des arguments avancés est le nombre d’accouchements par praticien et par an. Or ce nombre est le plus souvent plus élevé dans ces petites structures parce que les praticiens y sont moins nombreux.

A chaque fois, le seuil fatidique est relevé de façon à être plus difficile à atteindre. Fut un temps où il était de 300 pour les maternités. Désormais il serait de 1000 sans que cette affirmation ne soit étayée ni qu’il soit démontré que cette généralisation à toutes les maternités faisant moins de 1000 accouchements par an ait le moindre sens.

L’étape suivante consiste à mettre les projecteurs sur la liste des sites qui se situent en dessous de la barre fatidique pour accréditer l’idée qu’il faudra les fermer en spéculant sur la résignation progressive de la population concernée.

Ces effets d’annonce rendent plus difficiles, voire impossibles dans certains cas, la survie des services parce qu’ils font disparaître toute possibilité d’y assurer le renouvellement des équipes soignantes, créant ainsi de toutes pièces les conditions de la fermeture recherchée.

On est en droit de s’interroger sur ce qui pousse périodiquement tel directeur d’ARS ou tel éminent professeur à prendre des positions qui, en tout état de cause, porteront gravement atteint au service public hospitalier qu’ils sont censés représenter et défendre.

Le seul bénéfice des fermetures dont celui-ci sera finalement victime, au grand dam des populations et des territoires désertifiés, reviendra finalement aux cliniques privées.

R VACHON dirigeant de la coordination nationale des collectifs de défense des hôpitaux et maternités de proximité

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« Le salariat permet de consacrer tout son temps de travail à la médecine » 

LE 09/03/2023 LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN

Dans la campagne ariégeoise, deux jeunes généralistes assument leur choix. Ilsont préféré la campagne à la ville, le salariat au libéral et se sont installés à Sainte-Croix-Volvestre, village d’Ariège au pied des Pyrénées, dans l’un des nouveaux centres de santé visant à faire reculer les déserts médicaux.

« Qu’il y ait un médecin près, c’est commode ! », lance souriante Odette Fiadens, 93 ans, qui serre affectueusement la main du généraliste assis à ses côtés, devant le fourneau de sa cuisine. Son « ancien docteur est parti à la retraite », sa fille vit à Toulouse, à près d’une heure en voiture, et « il n’y a personne » à Fabas, son village, pour la conduire. Alors elle est heureuse que des généralistes viennent chez elle depuis le centre de santé, ouvert l’été dernier à une dizaine de kilomètres.

Se libérer de l’administratif et de la comptabilité 

Les Drs Nicolas Vojinovitch et Béranger Irondelle, médecins généralistes formés à Toulouse, se sont connus pendant leur internat en Ariège. Ayant grandi à la campagne, l’un dans le Lot-et-Garonne, l’autre en Corrèze, ils rêvaient de retrouver cet environnement au sein d’une structure dont ils seraient salariés.

Après deux ans au CHU de Toulouse, le Dr Vojinovitch, 34 ans, voulait exercer en milieu rural où « il y a une vraie médecine de famille ». Pour lui en outre, « le salariat permet de consacrer tout son temps de travail à la médecine, de se libérer des tâches administratives, de comptabilité, de gestion ». « Quand on est en ville, il y a plus une tendance de consommation de soins, de médicaments (…), moins d’urgences puisqu’il y a un service pour ça. À la campagne, c’est beaucoup plus diversifié, donc pour moi plus intéressant », ajoute le Dr Irondelle, son confrère 33 ans. Lorsqu’ils ont entendu parler du projet de Sainte-Croix-Volvestre, village de 650 habitants qui ne disposait plus de praticien à moins de 20 km, ils n’ont pas hésité.

La région Occitanie à l’offensive 

« Le seul médecin que nous avions (…) a pris sa retraite en décembre » 2022, précise à l’AFP le maire Jean Doussain. Pour la pharmacienne, Hélène Pédeboscq, « la situation était assez catastrophique (…) On n’avait pas accès à un médecin pour un conseil, un avis » pendant plus de six mois.

La communauté de communes envisageait initialement d’ouvrir une maison médicale pour les quelque 2 000 patients du secteur. Mais encore fallait-il trouver des praticiens… « Un soir, se souvient le maire, nous avons reçu l’appel de ces deux médecins intéressés (…) D’abord, on s’est demandé si c’était un canular ! » 

Puis le projet s’est articulé avec le programme de la région Occitanie de lutte contre les déserts médicaux, visant à salarier 200 professionnels à moins de 15 mn des patients. « Tout s’est accéléré », se félicite Jean Doussain. Le centre de Sainte-Croix a été le premier à ouvrir en juillet, dans un préfabriqué de 180 m2, en attendant le futur bâtiment, qui doit être aménagé sur 300 m2à l’horizon 2024. 

Salariés du GIP 

Un après-midi par semaine est consacré aux visites à domicile des patients. « Rencontrer les gens dans leur lieu de vie, c’est toujours très instructif parce qu’il y a ce qu’ils disent de leur état physique, mais aussi tout (…) ce qu’on peut comprendre en venant chez eux » et « un lien fort »s’établit, apprécie le Dr Irondelle.

Le reste du temps, outre les gardes, les médecins consultent de 8 h à 18 h ou de 9 h à 19 h au centre, où les a rejoints une généraliste spécialisée en gynécologie. Comme les deux secrétaires, ils sont salariés du Groupement d’intérêt public (GIP) associant région, collectivités locales et universités. Trois infirmières et trois kinés en libéral complètent l’équipe.

« Actuellement, il y a neuf centres de santé en Occitanie. On a pour projet d’en ouvrir dix autres d’ici fin 2023 », précise Floriane Normand, l’une des coordinatrices régionales du programme, admettant que certaines zones sont difficiles à pourvoir du fait du « manque de médecins au niveau national ».

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L’arrêt du remboursement d’un équipement de pointe pour le traitement des AVC suscite la colère des hôpitaux !

Un scandale de plus au moment où le président de la république annonce une hausse considérable des crédits militaires !

Comme l’indique le Monde dans un article du 6/3/2023, « Depuis le 1er mars, les cathéters de thrombo-aspiration ne sont plus pris en charge par la Sécurité sociale. Ces dispositifs médicaux de pointe, utilisés par les neuroradiologues pour réaliser des thrombectomies mécaniques, sont pourtant essentiels pour traiter en urgence certains patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Privés du remboursement de l’Etat, ils seront désormais à l’entière charge des hôpitaux. »

Car ce dispositif médical extrêmement précis, et qui nécessite d’être renouvelé à chaque intervention, est onéreux. En moyenne, son coût est de 1 500 euros par kit. Alors que de nombreux établissements font face à une situation financière périlleuse, cette nouvelle dépense inquiète les professionnels de santé. « Une fois de plus, l’hôpital public et ses acteurs auront à supporter le poids financier des techniques innovantes porteuses d’améliorations significatives du service rendu à nos compatriotes », se sont émues la Société française de neuroradiologie (SFNR) et la Société française neurovasculaire (SFNV) dans une lettre adressée au ministre de la santé.

Enjeu de santé publique, l’AVC représente aujourd’hui en France la troisième cause de mortalité chez les hommes, et la première chez les femmes. Il est aussi la première cause de handicap acquis, les séquelles étant particulièrement lourdes (paralysie, perte de la parole, troubles cognitifs…). Depuis 2015, la thrombectomie mécanique permet de traiter certains cas, lorsque l’AVC est dû à une artère cérébrale bouchée par un gros caillot. Un cathéter de thrombo-aspiration, introduit au niveau de l’aine et qui remonte jusqu’au cerveau, est alors utilisé pour déloger le caillot.

Au-delà de fragiliser des centres de thrombectomie mécanique déjà établis – près d’une quarantaine en France –, l’arrêt du remboursement des cathéters de thrombo-aspiration, du fait des nouveaux coûts induits pour les hôpitaux, pourrait également freiner le déploiement sur le territoire de cette intervention, et ainsi menacer l’équité d’accès aux soins pour les patients qui pourraient en bénéficier.

Reconnaissant l’efficacité de cette pratique, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande pourtant depuis 2018 d’étendre son recours et de mailler tout le territoire en ouvrant davantage de centres. Tout comme l’Académie de médecine, dans un rapport publié en septembre 2022. L’enjeu est vital : pour être efficace, l’intervention doit être pratiquée dans un délai de six heures après les premiers symptômes.

Combien de temps va encore durer cette gestion calamiteuse de la santé publique ? Peut-être que cela dépend aussi de nous…

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La fermeture de plus de 100 maternités ????

par Michèle Leflon Présidente de la coordination nationale des collectifs de défense des hôpitaux et maternité de proximité

L’actualité de la semaine, c’est évidemment la révélation par le Parisien du rapport de l’académie de médecine sur les maternités avant même qu’il ne soit voté. 

Est ce un ballon d’essai du gouvernement ? Car ce rapport semble plus politique que scientifique !

Partant du constat que l’on ne peut que partager, l’état catastrophique des maternités – un constat qui est d’ailleurs malheureusement le même pour l’hôpital public et les soins de premier recours – ce rapport propose comme solutions de poursuivre et d’intensifier les mesures mises en œuvre depuis plus de 20 ans et accentuées par le premier quinquennat d’E. Macron qui n’ont fait qu’aggraver la situation : le regroupement dans les gros centres des services hospitaliers actifs et l’abandon de la proximité au secteur libéral dont on sait pourtant que structurellement il n’est pas fait pour répondre aux besoins, comme peut le faire un service public, assurant une présence égalitaire dans tous les territoires et sa permanence 24h/24 et 7 jours sur 7.

A lire le rapport, les maternités manquent de sage-femmes car elles les quittent. Il ne propose rien moins qu’un appel d’air en leur proposant plus de travail en libéral !

La fermeture de plus de 100 maternités aggraverait la sécurité des femmes enceintes, car rappelons le, la sécurité, ce n’est pas la sécurité juridique des soignants entre l’heure de l’entrée à la maternité et la sortie, mais la sécurité globale des premiers jours de la grossesse aux semaines qui suivent l’accouchement et donc la possibilité d’accès rapide à une prise en charge.

Elle contribuerait à désertifier des pans entiers du territoire français, un non sens à l’heure du réchauffement climatique.

D’autres solutions existent : c’est vrai qu’il faudrait déjà décider de consacrer à la santé plus d’argent. Car il faut déjà garder les professionnels à l’hôpital. Cela suppose de mieux les payer. En ce qui concerne les médecins, il faudrait aller vers une égalisation des revenus entre le secteur public et le privé. Cela réglerait d’ailleurs déjà une bonne part du problème de l’intérim.

Cela suppose de passer d’une gestion des hôpitaux axée sur la seule recherche de la rentabilité à une gestion de réponse aux besoins humains, respectant l’éthique des soignants.

Et il faut former de nouveaux professionnels, sinon, dans 10, voir 15 ou 20 ans, la situation sera pire !

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Nos retraites ne sont pas à vendre et notre santé n’est pas une marchandise

Les organisations AMUF, CGT, CFE-CGC, SUD, Collectif Inter Blocs, le printemps de la Psychiatrie et la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et des Maternités de Proximité appellent les personnels, des établissements du sanitaire, du médico-social et du social, les retraité·e·s et les usager ère·s à se mobiliser massivement avec toute la population dès le 7 mars et à multiplier les actions et les initiatives. Il est urgent de stopper les mesures et la politique gouvernementale qui cassent l’hôpital public et notre système de santé, ainsi que notre sécurité sociale solidaire.

Pour lire l’appel en entier, cliquez sur le lien ci-dessous :